Le vent soufflait sur la lande desséchée,
Mais dans la forêt pas une feuuille ne remuait;
Là, les ombres règnent la nuit et le jour,
Et de noires choses rampaient silencieusement dessous.
Le vent decendait, froid, des montagnes
Et, comme une marrée, mugissait et roulait;
Les branches gémissaient, la forêt lamentait,
Et les feuilles étaient répandues sur l'humus.
Le vent passa de l'ouest à l'est;
Tout mouvement dans la forêt cessa,
Mais, sur les marais aigres et stridents,
furent lâchés ses tons sifflants.
Les herbes bruissaient, la tête courbée
Les roseaux vibraient-il passa,
Par-dessus la mare ridée sous les cieux froids,
Où les nuages rapides étaient déchirés.
Il franchit la Montagne solitaire et nue
Et battit la surface de l'antre du dragon:
Là, noires et sombres gisaient des pierres rigides,
Et dans l'air flottait une fumée.
Il quitta le monde et prit son vol
Au-dessus de l'océan de la nuit.
La lune mit la voile sur la bonne brise
Et les étoiles furent emportées devant la lumière jaillissante.
Extrait du Hobbit, Chapitre VII: Un curieux logis