« La musique fera place au swing, qui autant que je puisse en juger revient à « faire un bœuf » autour d’un piano (un instrument normalement conçu pour produire les sons imaginés par, disons Chopin) et à le taper si fort qu’il se brise. On dit que ce divertissement délicatement cultivé fait un «tabac » aux USA. Ô Dieu ! Ô Montréal ! Ô Minnesota ! Ô Michigan ! »
Lettre 77 à Christopher Tolkien
31 juillet 1944
« Je lis avec avidité chaque détail de ta vie, les choses que tu vois et fais – et dont tu souffres, le Swing et le Boogie-woogie entre autres. Ça ne te sera pas un déchirement de perdre cela (car c’est essentiellement vulgaire, de la musique corrompue par la machine, résonnant dans des têtes désolées et affamées).»
Lettre 96. à Christopher Tolkien
30 janvier 1945
« Je suis désolé d’apprendre que tu n’as plus de violoncelle, après être venu à bout (à ce que l’on ma dit) de cet instrument magnifique et difficile. Celui qui peut jouer d’un instrument à cordes m’apparaît comme un mage digne du plus profond respect. J’aime beaucoup la musique, mais n’ai aucun don ; et les efforts qui ont été faits dans ma jeunesse pour essayer de m’apprendre le violon ne m’ont laissé qu’un sentiment de révérence craintive en présence de violonistes. »
Lettre 142 à Robert Murray, S.J.
2 décembre 1953
« Vous avez certainement mon autorisation pour composer toutes les œuvres que vous voudrez à partir de
Bilbon le Hobbit. […] Je suis honoré, en tant qu’auteur, d’apprendre que j’ai inspiré un compositeur. J’ai longtemps espéré que ce serait le cas, et espéré également que le résultat se révélerait peut-être intelligible pour moi, ou proche de ma propre inspiration. […] Je n’ai que peu de connaissances musicales. Bien que je vienne d’une famille de musiciens, en raison d’un manque dans mon éducation et d’une absence de possibilité en tant qu’orphelin, toute la musique qui était en moi a été ensevelie (jusqu’à ce que j’épouse une musicienne) ou s’est métamorphosé en termes linguistiques. »
Lettre 260. à Carey Blyton
16 août 1964